mardi 11 février 2014

Dawid Sierakowiak, Lodz 1940.

« Jeudi 10 août 1940. Lodz. Calme , chaleur J'ai lu et commencé d'écrire un ouvrage sur l'avenir immédiat de la communauté juive que j'avais en tête d'écrire depuis longtemps. Semitia prévoit un programme de réconciliation et de coopération avec les Arabes. »

Lorsque Dawid Sierakowiak écrit ces lignes dans son journal, il a seize ans. Il est Juif et attend à Lodz , l'entrée imminente dans la ville des troupes allemandes. Sioniste et communiste, il n'a bien entendu pas tellement d'illusions sur ce qui va arriver quand les nazis seront là.

Et pourtant, ce jour là, il pense aux Arabes, lui qui n'a jamais vu d'Arabes, lui qui aurait toutes les raisons de se moquer éperdument de ce qui pourrait leur arriver, si après tout l'émigration pouvait lui sauver la vie.

A tous les cyniques, à tous les résignés à la haine avant d'avoir essayé la paix, à tous ceux qui ricanent devant la croyance en une humanité qui sera un jour ou l'autre unie dans l'égalité, il faut rappeler le nom de Dawid Sierakowak, ce jeune garçon de 16 ans qui pensait à la paix future, un jour d'août 1940, alors que son avenir à lui était déjà obscurci par les bourreaux nazis.

David est mort en homme libre, de la tuberculose et d'épuisement dans le ghetto de Lodz, en septembre 1943.

Des extraits de son journal sont traduits en français dans l'ouvrage « L'enfant et le génocide : témoignages sur l'enfance pendant la Shoah » aux éditions Robert Laffont.

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